Affirmation #3 : dire “je n’aime pas les étrangers”, “je n’aime pas les Français” est illégal

532 0
532 0

Ate­liers réal­isés en mars 2017 avec les élèves de la 4ème C du col­lège Elsa Tri­o­let à Mar­seille dans le 15ème arrondisse­ment. L’objectif était de tra­vailler les notions d’information et dés­in­for­ma­tion.

Pour les con­fron­ter dans la pra­tique à la recherche d’information, au ques­tion­nement des sources et à la pro­duc­tion de courts arti­cles, nous leur avons demandé de s’interroger sur trois affir­ma­tions en lien avec trois thèmes : les drogues, les jeux vidéo et le racisme, afin de déter­min­er si elles étaient plutôt vraies, ou plutôt fauss­es. Ces thèmes avaient été choi­sis par les élèves en amont.

Les séances de mise en pra­tique se sont déroulées en qua­tre heures, il s’agit donc d’une sen­si­bil­i­sa­tion aux tech­niques de recherche sur inter­net et d’interview.

Dire : “je n’aime pas les étrangers”, “je n’aime pas les Français”, est illégal

Dje­na et Dji­madoum

Pour la jus­tice française, une page Face­book n’est pas un lieu pub­lic. La Cour de cas­sa­tion juge que, dans cer­taines con­di­tions, les pro­pos tenus sur Face­book sont privés et ne peu­vent faire l’ob­jet de pour­suites pour injures publiques. Une déci­sion qui met sur un pied d’é­gal­ité amis virtuels et réels.

La jus­tice française vient de ren­dre un fier ser­vice à tous les inter­nautes qui con­sid­èrent Face­book et d’autres réseaux soci­aux comme des exu­toires à leurs frus­tra­tions. Dans un arrêt du 10 avril, la Cour de cas­sa­tion a jugé qu’il n’était pas pos­si­ble de con­damn­er quelqu’un pour injure publique ou diffama­tion en se fon­dant sur des pro­pos tenus sur les réseaux soci­aux.
Source : http://www.france24.com/fr/20130412-justice-facebook-injure-publique-prive-diffamation-salarie-msn-reseau-social

Le racisme se traduit par des pro­pos, des com­porte­ments ou des vio­lences à l’égard d’une per­son­ne en rai­son de son orig­ine ou de sa reli­gion (vraie ou sup­posée, c’est-à-dire imag­inée à par­tir de l’apparence physique, de la couleur de peau, du nom de famille ou de l’accent d’une per­son­ne, sans que celle-ci ne soit néces­saire­ment de cette orig­ine, ou pra­ti­quante de cette reli­gion).
La loi inter­dit et sanc­tionne le racisme lorsqu’il s’ex­prime sous forme :
• de pro­pos injurieux ;
• de com­porte­ments dis­crim­i­na­toires (traite­ment défa­vor­able de per­son­nes, se trou­vant dans une sit­u­a­tion com­pa­ra­ble, dans le domaine de l’emploi, de l’é­d­u­ca­tion, d’ac­cès à la loca­tion…) ;
• de vio­lences physiques.
Dif­férents textes de loi définis­sent et sanc­tion­nent le racisme. Au fil de votre nav­i­ga­tion, vous trou­verez rassem­blés, résumés et expliqués ceux qui, dans votre sit­u­a­tion, peu­vent vous être utiles. L’ensemble de ces textes sont égale­ment acces­si­bles ici : http://egalitecontreracisme.fr/ce-que-dit-la-loi

DÉFINITION : Atti­tude qui favorise un groupe racial en par­ti­c­uli­er et qui est hos­tile à d’autres groupes

Pourquoi le racisme existe t‑il ? Y‑a t‑il une loi qui con­damne les insultes racistes ? Nous sommes allés à la ren­con­tre de deux élèves , de l’assistante sociale , et de l’infirmière au col­lège Elsa Tri­o­let à Mar­seille dans le 15ème arrondisse­ment. Ils ont tous don­né une réponse unanime : ils ne sont pas racistes.

Entre­tiens avec Ami­na et Sirine :


Entre­tien avec l’in­fir­mière et l’as­sis­tante sociale du col­lège :

Chainez et Ines

La loi n° 90–615 du 13 juil­let 1990 tend à réprimer tout acte raciste, anti­sémite ou xéno­phobe. 

Nous sommes par­ties à la ren­con­tre de plusieurs per­son­nes au col­lège Elsa Tri­o­let à Mar­seille, afin de leur deman­der ce qu’elles pensent du racisme. Nous avons ques­tion­né la prin­ci­pale adjointe du col­lège Mme Guilanel­li, puis Nas­sim, un sur­veil­lant du col­lège. Ils ont tous deux partagé leurs avis per­son­nel. Nous voulions savoir si aujourd’hui, en France, dire “sale étrangers, sale blanc” est sanc­tion­né par la loi française.

Mme Guilanel­li


Nas­sim

Irham et Chahi­dine

Pour mieux com­pren­dre le racisme aujourd’hui nous avons inter­viewé Hélène Guerin ( pro­fesseur de let­tre clas­sique) et Emmanuel Pay­i­man (sur­veil­lant) au col­lège Elsa Tri­o­let de Mar­seille.

Emmanuel Pay­i­man

Mme Guerin

Êtes-vous raciste ?
Madame Guerin : « Non, je ne suis pas raciste. J’ai choisi de tra­vailler dans ce col­lège où il y a des élèves qui sont orig­i­naires de dif­férents pays et je prends plaisir à tra­vailler avec eux. »
Pourquoi ?
Madame Guerin : « Je pense que tout le monde est égal et a le droit d’avoir le respect de tout le monde. »
Êtes-vous con­tre le racisme ?
Madame Guerin : « Oui, je suis con­tre le racisme , je trou­ve intolérable de ne pas respecter les dif­férentes pop­u­la­tions orig­i­naires de dif­férents pays. »
Dans vos cours, faites-vous de la préven­tions con­tre le racisme ?
Madame Guerin : «  Oui, à l’oc­ca­sion, chaque fois que des dif­fi­cultés se présen­tent dans la classe, on peut ouvrir un débat. »
Que pensez-vous des per­son­nes racistes ?
Madame Guerin : « Ces per­son­nes, il faudrait peut être qu’elles regar­dent autour d’elles, se dis­ent que peut-être il n’y a pas de per­son­ne supérieure à d’autre » .
Avez-vous été con­fron­tée à des sit­u­a­tions de dis­crim­i­na­tion ou de racisme à cause de votre orig­ine ou votre couleur de peau ?
Madame Guerin : « Non, ça ne m’est jamais arrivé. »
Que pensez-vous de la peine que l’on encourt en cas d’in­jure raciste, qui est de 6 mois d’emprisonnement et 22 000 euros d’a­mende ? Pensez-vous qu’elle devrait être plus ou moins sévère ?
Madame Guerin : « C’ est peut être dif­fi­cile d’ap­préci­er ce genre de chose, mais il est bon que ceux qui font de la dis­crim­i­na­tion soient punis. Après, je laisse la jus­tice faire son tra­vail. »

In this article