Entretien avec Ziad Majed, chercheur, politologue libanais, professeur à l’université américaine de Paris. Il est l’auteur d’articles et d’études sur les réformes, les transitions démocratiques, les élections, la société civile et la citoyenneté au Liban, en Syrie et dans le monde arabe. Son ouvrage « Syrie, la révolution orpheline » est paru aux éditions Actes Sud. Il vient de publier avec d’autres chercheurs un recueil en anglais concernant la crise des réfugiés dans les pays du pourtour méditerranéen, où il aborde la question des réfugiés syriens au Liban et en Jordanie.
« La question de l’impunité n’est pas à l’ordre du jour et c’est extrêmement dangereux pour l’avenir de la Syrie, pour la réconciliation, et pour la lutte contre le terrorisme. L’extrémisme qui se nourrit à travers la victimisation et les discours de victimisation sont utilisés pour recruter. Même si c’est un discours de propagande dont se servent les nihilistes ou les extrémistes, la victimisation est réelle. Le droit international a été bafoué depuis 2011, si les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité restent impunis, cela va engendrer plus de problèmes et de conflits dans le futur. »
Retour sur l’histoire de la révolution syrienne et sa transformation en un conflit armé. Les étapes du conflit de 2011 à aujourd’hui.
Quelle est la situation actuelle en Syrie ? Quel est le poids des forces en présence ?
Concernant la question de l’impunité, quelle organisation est en charge de responsabiliser les crimes de guerre en Syrie ?
Quelles sont les interventions militaires étrangères actuellement sur le terrain en Syrie ?
Si la paix doit revenir un jour en Syrie cela passe notamment par l’arrêt des violences et l’arrêt du cheminement des munitions jusqu’aux parties armées. On sait qu’il y a beaucoup d’enjeux financiers autour de ce conflit, qui entretient ces réseaux d’armements qui alimentent la guerre en Syrie ?
La Syrie et les Syriens sont désormais très souvent assimilés à Daech alors qu’ils le subissent et le combattent plus qu’ils ne le rejoignent. Quels groupes armées rejoignent les Syriens qui veulent s’engager dans le conflit?
On remarque un désengagement de la France, des Etats-Unis et de l’Europe dans les derniers pourparlers concernant la Syrie qui ont eu lieu à Genève et à Astana et on voit régulièrement des parlementaires français se rendre en Syrie pour aller rencontrer Bachar el Assad. Les théories du complot foisonnent également. Quelle est la position politique de la France actuellement ?
Le retour des millions de Syriens dont, des activistes, des opposants politiques et des populations réfugiées originaires de régions pro-révolution et assimilées par le régime dès le début comme terroristes pourra-t-il se faire si Bachar el Assad reste au pouvoir ?
Une transition politique est-elle envisageable aujourd’hui en Syrie, avec qui, et dans quelles conditions ?
Retrouvez sur le même thème, le livre de Ziad Majed “Syrie, la révolution orpheline” et un livre co-écrit avec un collectif de chercheurs concernant les réfugiés dans le monde.
Photo de Une : Ahmad, dessinateur des célèbres caricatures de Kafer Nabel, ville située dans le nord-ouest de la Syrie. Région de Idleb. Mars 2013
Crédit : Marie Kostrz