En Haute Mer, sauver des vies

Loin des regards, loin de la terre ferme, loin de nos vies, les flots agités de la mer Méditer­ranée sont témoins eux du drame de notre human­ité. Des...

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Loin des regards, loin de la terre ferme, loin de nos vies, les flots agités de la mer Méditer­ranée sont témoins eux du drame de notre human­ité. Des mil­liers d’hommes et de femmes quit­tent leur pays, ils risquent leurs vies en tra­ver­sant des déserts, des zones dan­gereuses et en mon­tant sur des embar­ca­tions de for­tune pour rejoin­dre le con­ti­nent européen. Là au milieu des pro­fondeurs marines ils sont dans une extrême vul­néra­bil­ité entre la survie et la mort qui les guette.

Au print­emps 2015, devant l’am­pleur de la tragédie et l’i­n­ac­tion des États européens, une française orig­i­naire de Mar­seille et un cap­i­taine alle­mand ont décidé de mon­ter un pro­jet de sauve­tage en mer et de créer l’as­so­ci­a­tion SOS Méditer­ranée. Grâce aux dons réguliers et généreux des citoyens européens, l’as­so­ci­a­tion loue un bateau à un arma­teur alle­mand. L’Aquar­ius, navire de 77 mètres, a un coût de fonc­tion­nement de 11 000 euros par jour. A son bord, 27 per­son­nes pren­nent en charge les rescapés, des bénév­oles, des marins, des marins sauveteurs et une équipe de médecins sans fron­tières (MSF). Il est par­ti du port de Mar­seille à la fin du mois de févri­er 2016 et se posi­tionne près du canal de Sicile, entre la Libye et l’I­tal­ie (350 Km). Cette voie mar­itime est la plus emprun­tée et a vu le plus grand nom­bre de migrants per­dre la vie depuis trois ans. En un an, l’Aquar­ius a réal­isé 55 mis­sions de sauve­tage et a sauvé plus de 12 000 per­son­nes.

Reportage

Antoine (25 ans) et Jonathan (33 ans) sont marins sauveteurs, ils ont effec­tué des mis­sions de 6 semaines à bord de l’Aquar­ius. Tous deux sont officiers de la marine marchande qui con­siste à pilot­er et à gér­er le moteur des navires de com­merce, ils met­tent à prof­it aujour­d’hui leur expéri­ence de marin.

Antoine (25ans)

Jonathan (33ans)

« En tant que marin, cela fai­sait un moment que l’on attendait une ini­tia­tive comme celle-ci ».

Interview

Comment se déroule une opération de sauvetage ?

« La grande dif­fi­culté c’est le pre­mier con­tact avec les réfugiés, après 7h de nav­i­ga­tion et trau­ma­tisés par leur par­cours jusqu’en Libye, ils sont dans un état men­tal et physique détru­its ».

Antoine et Jonathan en opéra­tion de sauve­tage sur l’un des zodi­acs qui trans­bor­de les migrants de leur embar­ca­tion jusqu’à l’Aquar­ius où ils reçoivent des soins

D’où viennent les personnes que vous sauvez ?

Histoires marquantes

« Les his­toires qui m’ont le plus boulever­sé c’est ce qu’ont vécu ces per­son­nes pen­dant leur migra­tion comme l’en­fer de l’é­tape en Libye, ils ne vien­nent pas nous envahir”.

La question de l’appel d’air

« S’il y a des per­son­nes qui ont la moti­va­tion pour entass­er des gens comme du bétail dans des bateaux, ce n’est pas la faute des sauveteurs. Il faut s’intéresser à qui tue des gens en Libye ».

Expérience de vie, engagement humain

Intégralité du reportage

Écou­tons ici calme­ment le son des vagues qui enrobe le témoignage des deux marins

Hélène Bourgon
Crédits photos : Fabian Mondl, Yann Merlin et SOS Méditerranée
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