Selon les derniers chiffres du Haut Commissariat pour les Réfugiés des Nations Unies (UNHCR) et de l’Organisation Mondiale pour les Migrations (OIM), entre 2011 et 2016, 24% de la population syrienne a quitté le pays et 31% est déplacée à l’intérieur de la Syrie.
D’après les chiffres du HCR, plus de 4,8 millions* de personnes ont fui la Syrie entre 2011 et la fin de 2016, dont 200 000 en 2016. Elles sont pour la majorité enregistrées dans les pays limitrophes ; Turquie (2,9 millions), Liban (1,01 million), Jordanie (656 170), Irak (233 224) et dans une moindre mesure l’Égypte qui accueille plus de 117 000 Syriens. Mais en 2016, ces mêmes pays ont fermé leurs frontières aux personnes fuyant le conflit. Actuellement, plus de 75 000 Syriens sont bloqués dans des conditions très difficiles à la frontière syro-jordanienne selon un rapport d’Amnesty International daté du 3 janvier 2017. Parallèlement, 75 000 réfugiés en provenance de Syrie sont entrés en Europe par voie maritime ou terrestre.
A l’intérieur du pays, vivent 16 à 17 millions de syriens, selon les différentes estimations disponibles. 6,3 millions de Syriens, dont la moitié sont des enfants, ont été déplacés dans le pays selon l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Ils fuient très souvent les combats et les bombardements. Selon la même organisation, 13,5 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire à l’intérieur du pays, alors que l’acheminement et l’organisation de l’aide sont de plus en plus compliqués voir impossible : « 96% de l’aide alimentaire délivrée par l’ONU en Syrie l’a en effet été dans les zones contrôlées par le gouvernement. En 2015, moins de 1% de l’aide alimentaire a été délivrée en zone assiégée » explique Marie Kostrz dans un article publié sur le site Orient XXI. Les organisations humanitaires ont en effet souvent été la cible d’attaques ou de bombardements. C’est le cas à Alep par exemple, comme l’explique un rapport d’Amnesty International daté du 20 septembre 2016 et à Idlib à l’été 2016, comme en témoigne le groupe des casques blancs.
Aujourd’hui, d’après différentes sources, 465 000 personnes sont mortes et disparues en Syrie, dont des civils et des combattants. Environ 150 000 personnes seraient portées disparues, 70 000 d’entre elles seraient identifiées comme encore en vie. Parmi, les chiffres importants, les blessés seraient entre 400 et 500 000, dont de nombreuses personnes souffrant désormais de forts handicaps.
*Ces chiffres prennent en compte les personnes officiellement enregistrées auprès du UNHCR. Ils sont une photographie à un instant donné. Nous avons pris en compte la dernière mise à jour du UNHCR datée du 31 janvier 2017. Dans certains pays, comme le Liban, ces chiffres ne reflètent pas la réalité car beaucoup de Syriens font le choix de ne pas s’enregistrer.