Voici deux jours que je suis allé sur le terrain pour recueillir la parole des femmes de manières audiographique sur le terrain de la manifestation du 17 décembre. Des femmes, diverses, des jeunes, des moins jeunes, retraitées, lycéennes, des mères seules, en couple, des bourgeoises, des pauvres, du public, du privé…
La volonté de 15–38 est toujours de dépasser le cadre convenu surtout dans une dynamique humaine dans un contexte d’amalgame sociologique et professionnel comme le fut la manifestation du 17 décembre 2019 à Marseille. Si les corps de métier s’embrassent pour une même lutte, je crains d’en être fort aise. Cependant la réunion des luttes n’enlève pas des spécificités à l’intérieur de l’écosystème général des partisan.e.s du bras de fer entre le gouvernement et une partie de la population.
La méthode de mon enquête est basée autour du postula que le libéralisme et le patriarcat sont main dans la main pour asservir les femmes. Un postula doit avoir une empreinte réelle pour avoir une assise discursive dans le débat démocratique sous peine de tomber dans la caricature voire le complot. La nouvelle réforme des retraites avec l’accent prononcé dans son phrasé, jusqu’à son exécution législative et politique entérine l’idéologie libérale comme solution applicable à tous et à toutes.
C’est cette posture qui à l’époque des suffragettes a présidé l’octroi concédé aux femmes quant à l’accès et à l’exercice de leurs droits de citoyennes dans leurs aspects les plus élémentaires.
La retraite participe selon moi d’une même philosophie qui dogmatiquement par le truchement de la suprématie décisionnelle masculine décrète que la femme devrait se contenter de lois adaptatives à sa situation matricielle de femme. Le genre féminin aurait l’avantage d’être une valeur par défaut soumise à la variable du maintien du taux de natalité.
Que pensent les femmes de cette réforme sociétale qui encore une fois écorne et rogne leur condition sociale tout au long de leur vie en réduisant de façon substantielle leurs pensions de retraite ?
Les réponses autours du questionnement des retraites dérivent très vite vers d’autres interrogations comme l’exercice démocratique, la violence d’Etat, les traitements salariaux différenciés selon le genre, les carrières hâchées, la précarité, la fatigue mentale, le désespoir d’une jeunesse, la lutte intergénérationnelle, le sacrifice, etc.
Écoutons la ballade des femmes en luttes !
MANIFESTE AU FEMININ !