Lancé en 2014, l’Atelier des Jeunes Citoyens et Citoyennes de la Méditerranée (AJCM) défend une action collective portée par des jeunes engagés et solidaires tout autour de la Méditerranée.
En 2019, 15–38 Méditerranée est partenaire de ces ateliers. Parce qu’il nous semble important de parler de ces initiatives de jeunes citoyens et citoyennes engagées. Parce que la mobilisation pour le développement durable en Méditerranée est un enjeu de taille dans cette mer semi-fermée soumise à de multiples sources de pollutions de l’air, de la mer et de la terre. Le dossier que nous vous proposons à cette occasion est le fruit d’un travail collectif de la rédaction à Tunis, Alexandrie, Beyrouth, mais aussi à Dénia en Espagne, en Grèce et à Marseille. Des portraits d’initiatives et de jeunes engagés.
Poussée à agir pour son avenir, une partie de la jeunesse prend aujourd’hui la plume, la parole, ou se lance à l’action. Greta Thunberg, Luisa Neubauer, Romaric Thorel, voici quelques-unes des figures iconiques de cette vague d’engagement pour la planète. En mars, ils étaient des centaines de milliers à défiler pour faire de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité… Des visages, parmi tant d’autres et des initiatives à faire connaître. La Méditerranée en recèle. C’est tout l’objectif de l’AJCM de les mettre en valeur et de les faire dialoguer.
Cette année encore, comme depuis 2014, des jeunes de différents pays du pourtour méditerranéen vont en effet se rassembler pour agir ensemble. Un seul slogan : « Agir pour faire bouger les choses, représenter pour faire entendre sa voix ». Cela passe par une journée d’action collective, le 27 avril. Cela passe aussi par mieux se connaître. Une série de portraits d’association de jeunes qui œuvrent pour l’environnement en Méditerranée sera proposée tout au long du mois d’avril. L’AJCM, c’est aussi des ateliers pour réfléchir ensemble et poser des bases d’actions collectives. Pour Sam Khebizi, Directeur de l’association des Têtes de l’art qui porte le projet depuis ses origines, il s’agit plus globalement de développer et promouvoir la citoyenneté. L’édition 2019 est organisée en partenariat avec l’Espagne et la Fondation ACM (Fondation des Citoyens et Citoyennes de la Méditerranée) et le Cercle de Marseille, l’association des Citoyens de la Terre, et 15–38 Méditerranée. Le projet est soutenu par la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Fondation ACM.
Tout commence en 2014 avec la déclaration des jeunes de la Méditerranée. « Peu convaincus par une démarche seulement déclarative, nous avons souhaité présenter des propositions », explique Sam Khebizi. La touche des Têtes de l’Art est alors d’ajouter une approche artistique à l’exercice dans une culture d’éducation populaire que défend l’association depuis ses débuts : « Le fait d’exprimer des idées par le biais artistique permet de créer un décalage et une acuité des participants afin de renforcer une analyse critique des questions posées ». Soixante-dix jeunes sont réunis en mai 2015 pour réfléchir à des propositions concrètes en lien avec l’engagement. « Nous voulons changer notre quotidien grâce au partage et à l’échange avec des personnes de différentes cultures », expliquent-ils. « Cela passe par une prise de responsabilité, mais aussi par s’unir et réussir ensemble ».
Les fondamentaux sont posés : le dialogue et l’action, une approche multilingue et un enjeu de visibilité des actions menées par des jeunes au quatre coins de la Méditerranée. L’aventure peut commencer. La distance ne permet pas forcément de se réunir autant que souhaité, alors les réseaux sociaux sont mis à contribution avec une ambition : inscrire le projet dans le temps long de l’action collective.
En 2016, la première journée de l’engagement citoyen des jeunes en Méditerranée est menée entre Marseille, Tunis et Nice. Une action symbolique de nettoyage des plages qui permet de réunir et de transmettre. Le projet jusque là porté par une institution publique devient un projet de la société civile. Le réseau est élargi, la Fondation ACM rejoint l’équipe. La coopération et la transversalité se mettent en place. L’édition 2018 réunit des jeunes dans 16 villes de 9 pays de la Méditerranée. L’enjeu est aujourd’hui de transformer l’essai, et d’instaurer le dialogue et l’échange dans le temps.
Cette année, de Marseille à Beyrouth, en passant par Tunis ou Alexandrie, les jeunes se mobilisent une nouvelle fois. Ils se rencontrent lors d’ateliers participatifs (théâtre, journalisme citoyen, audiovisuel, sensibilisation à l’environnement) organisés tout au long du mois d’avril. Ils se côtoient le temps de la journée de nettoyage du littoral méditerranéen le 27 avril. Ils posent les bases de futurs échanges pour prolonger l’action.
« Un engagement c’est d’abord respecter la parole faite à soi-même, réaliser ses rêves, ses idées, tout en étant capable de les traduire au quotidien », déclarait l’un des participants en 2015.