Les équilibristes de l’espoir

Deux­ième dimanche de traite­ment du soulève­ment démoc­ra­tique algérien à Mar­seille pour 15–38. Les dra­peaux ont bon dos sur les épaules divers­es et var­iées de la dias­po­ra algéri­enne. Les...

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Deux­ième dimanche de traite­ment du soulève­ment démoc­ra­tique algérien à Mar­seille pour 15–38. Les dra­peaux ont bon dos sur les épaules divers­es et var­iées de la dias­po­ra algéri­enne. Les chants à la gloire de la mobil­i­sa­tion font florès aux oreilles de la vieille garde. Il est vrai qu’ils ont dû essuy­er les plâtres d’un sys­tème d’exploitation per­clus de virus.

Aujourd’hui, le cheval de Troie de la con­tes­ta­tion c’est cette jeunesse qui a subi les actes de sab­o­tage des pères d’une Nation traitre à leur avenir. Leur des­tiné en ce jour ensoleil­lé qui ce veut heureux pour les algériens est un para­doxe de plus dans l’histoire de cette révo­lu­tion. En effet, ils ont pris le risque de toutes les per­son­nes qui n’ont que l’ailleurs comme espoir.

Leurs âmes vogues dans une toute autre mer, celle de l’espoir de refon­da­tion de tout un peu­ple meur­tri par des séquences suc­ces­sives de trahi­son. Ces mau­vais­es expéri­ences qui mar­quent les his­toires de migra­tions des uns et des autres les poussent vers l’accoutumance à la lib­erté. Ain­si, chaque dimanche ils, elles pren­nent leur dose de libre expres­sion, leurs yeux changent, leurs déplace­ments dans l’espace publique n’est plus une virée hon­teuse car chaque pas s’essayent à une cadence lib­er­taire.

Chemin faisant, mon micro est autant un psy­cho­logue endi­manché au ser­vice de la resti­tu­tion de la parole des oubliés du pou­voir qu’une source inaltérable de parole pro­jec­tive. Le creuset algérien fonc­tionne à nou­veau, tous et toutes jouent aux équilib­ristes de l’espoir mais dans cette bouteille à la mer pour son­der les cœurs et les reins de la futur Algérie, il leur faut la bonne for­mule pour refor­mater le sys­tème.

Cer­tains s’autorisent au jeu du domi­no géopoli­tique où l’Algérie serait la clé de libéral­i­sa­tion de l’Afrique. Ces derniers mili­tent pour un prag­ma­tisme con­struc­tif de l’instant révo­lu­tion­naire algérien d’autre prête l’oreille à un tem­po fes­tif et paci­fique d’une pop­u­la­tion ressor­tie de son lit. A cette heure, je con­state que l’Algérie n’est pas un pays mais un peu­ple con­scient qu’il joue une par­ti­tion his­torique pour l’avenir de 45 mil­lions d’habitants.

Que Boute­fli­ka sem­ble loin de leur préoc­cu­pa­tion alors qu’il y a encore un mois en arrière même les ombres du régime n’osaient abor­der la ques­tion de son absti­nence aux Algériens. Mais main­tenant que l’après se con­fond dans la démarche libre des Algériens, d’autres ques­tions bat­tent le pavé au chant d’une nou­velle République, d’une nou­velle Con­sti­tu­tion, de nou­veaux représen­tants…

Mais pour remet­tre d’aplomb un tel sys­tème il faut plus qu’un fil à couper le beurre. Les Algériens en sont con­scients et s’essayent enfin à l’accompagnement inter­ro­gatif qu’implique la mise en place d’un sys­tème démoc­ra­tique.

Par où com­mence-t-on ? Sur qui pou­vons-nous compter ? Est-ce vrai­ment judi­cieux que le sys­tème implose ? Est-ce le moment de penser à l’après ? Et l’armée ? Et la ques­tion de l’ingérence étrangère, « la France est dans toutes les têtes » ! Pas­sage par les élec­tions ? Est-ce que je retourne en Algérie ?

Ecou­tons les équilib­ristes de l’espoir algérien.

Le grand format : Ecoutons les équilibristes de l’espoir algérien

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