885 0

Arrivée de Tunisie il y a quelques mois, Kaouther Zaafouri, jeune Tunisi­enne de 37 ans, est venue expéri­menter son pro­jet de trans­for­ma­tion des déchets de plantes marines en bioéthanol en France, et plus par­ti­c­ulière­ment à Mar­seille où est née sa start-up GE’S Green Ener­gy Solu­tion. Diplômée de l’Institut nation­al des sci­ences et tech­nolo­gies de Tunis, elle s’est ensuite spé­cial­isée pour devenir ingénieure en biolo­gie. Son pas­sion­nant tra­vail con­siste à con­ver­tir de la bio­masse pour pro­duire du bio­car­bu­rant. Elle a choisi de trans­former les déchets d’algues noires que l’on trou­ve sur les plages du pour­tour méditer­ranéen en bioéthanol de deux­ième généra­tion. La pre­mière généra­tion est faite à par­tir des plantes sucrières, la deux­ième à par­tir de cul­ture énergé­tique comme les déchets (algues), les déchets indus­triels et les déchets des sous-pro­duits indus­triels, la troisième généra­tion de bio­car­bu­rant est pro­duite à par­tir des micro-algues. Ces déchets de plantes marines con­nues aus­si sous le nom d’algues noires, comme le con­fie Kaouther, représen­tent une pol­lu­tion visuelle, odor­ante et organique. Elles sont le fruit des rejets des her­biers de posi­donie, plante aqua­tique qui oxygène la Méditer­ranée et nour­rit la faune marine.

Point de départ mar­seil­lais

Le procédé inven­té et conçu par Kaouther a été breveté en Espagne et en France où il sera mis en œuvre selon le degré d’implication des munic­i­pal­ités. Elles devront organ­is­er le ramas­sage de ces algues (déchets de plantes marines) sur les plages et les remet­tre à GE’S. La ville de Mar­seille, où une par­tie des trans­ports en com­mun est passée au gaz, pour­rait devenir cliente d’un car­bu­rant plus vert. De même que le géant du trans­port mar­itime mar­seil­lais CMA-CGM (Com­pag­nie mar­itime d’af­frète­ment — Com­pag­nie générale mar­itime), qui sera prochaine­ment con­cerné par les nou­velles con­ven­tions mar­itimes qui oblig­ent les navires à utilis­er des bio­car­bu­rants à par­tir de fin 2018.

Interview Hélène Bourgon et Coline Charbonnier

Cet article, comme tous les articles publiés dans les dossiers de 15–38, est issu du travail de journalistes de terrain que nous rémunérons.

15–38 est un média indépen­dant. Pour financer le tra­vail de la rédac­tion nous avons besoin du sou­tien de nos lecteurs ! Pour cela vous pou­vez devenir adhérent ou don­ner selon vos moyens. Mer­ci !

In this article