Le mal logement à Marseille est un problème majeur. Il est au centre de l’attention depuis le drame de Noailles et les plus de 3100 personnes délogées. C’est l’un des sujets principaux de la campagne électorale pour les municipales des 15 et 22 mars prochains. Pour en parler, nous avons rencontré Alain Barlatier. Nous lui avons posé des questions sur les causes, les responsables et les solutions.
Au mois de janvier et février 2020, les élèves de 4ème du collège Elsa Triolet dans le 15 ème arrondissement de Marseille ont participé à des ateliers de sensibilisation aux médias encadrés et organisés par des journalistes de 15–38. Le but était de travailler sur la vérification des sources et la recherche d’informations sur le thème des élections municipales 2020. Les articles ont été réalisés grâce à un travail de recherche et une interview. Deux classes ont pu interroger un représentant des deux candidats qui ont donné suite à notre demande. Deux autres classes ont reçu des membres d’association ou de collectifs actifs sur deux questions importantes à Marseille : le mal logement et les sources de pollution.
Un marseillais sur 8 vit dans des conditions insalubres ou dangereuses, soit 100 000 habitants à Marseille. 40 000 logements sont insalubres dans la ville selon Alain Barlatier, ancien professeur qui se consacre au film documentaire depuis deux ans. Dans son dernier film, il traite du drame du 5 novembre 2018, rue d’Aubagne, où trois immeubles se sont effondrés, en faisant 8 morts, dans ces quartiers où il y a beaucoup d’immigrés. « Cela n’intéresse pas la municipalité. »
Quelles sont les causes du mal logement ?
Certains immeubles du centre-ville de Marseille datent du XVIIIe siècle, ils ont été construits avec des matériaux fragiles. Ils n’ont pas été entretenus. « On a juste repeint les façades. Ca fait beau pour les touristes, derrière c’est la misère », explique Alain Barlatier.
Une autre partie du problème vient du fait qu’il n’y a pas assez de logements construits chaque année par la ville. Il en faudrait 5000 ou 6000 par an supplémentaires.
La question que l’on doit se poser est de savoir qui est responsable. Selon le documentariste, l’Agence Nationale de l’Habitat donne de l’argent à la ville de Marseille mais cet argent n’est pas utilisé. Et personne n’aide les petits propriétaires. Marseille est la ville qui utilise le moins cet argent pour aider à faire les travaux et il n’y a pas de volonté politique. Selon les candidats aux élections municipales de Marseille, les solutions contre le mal logement à Marseille sont :
- la loi des 25% à respecter dans chaque arrondissement ;
- un plan de lutte contre l’habitat indigne, « plan Marshalle » ;
- augmenter les aides pour les propriétaires qui n’ont pas les moyens ;
- résorber le problème des sans-abri.
« La volonté doit venir de l’Etat, du département et de la ville. La ville toute seule ne peut rien »
Le mal logement à Marseille est malheureusement un problème très ancien dans la ville. Il avait été signalé déjà dans un rapport en 2015. D’après un architecte interrogé par Alain Barlatier, il faudra beaucoup de temps pour y remédier, 25 ans, selon lui. Il faudra également beaucoup d’argent pour permettre la rénovation des bâtiments. « Vivre bien c’est un droit », rappelle Alain Barlatier.