Confinement — “La sécurité alimentaire des élèves n’est pas assurée”, alertent des collectifs marseillais

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Alors que les élèves ne sont plus sco­lar­isés depuis plusieurs semaines et que dans cer­taines familles, la can­tine représen­tait un repas assuré dans la journée, des col­lec­tifs mar­seil­lais s’in­quiè­tent et se mobilisent. Nous relayons leur texte ici.

Appel com­mun du 6 avril 2020
DIGNITÉ POUR TOUS LES CONFINÉS !

Nous, habi­tants de Mar­seille organ­isés en col­lec­tifs, syn­di­cats d’enseignants et syn­di­cats d’agents ter­ri­to­ri­aux des écoles, nous aler­tons les pou­voirs publics sur une sit­u­a­tion inac­cept­able vécue actuelle­ment par de nom­breuses familles mar­seil­lais­es touchées de plein fou­et par les mesures de con­fine­ment liées à l’épidémie de Covid19.

Depuis la fer­me­ture des étab­lisse­ments sco­laires, le 16 mars dernier, les élèves ne béné­fi­cient plus du ser­vice de restau­ra­tion sco­laire. Afin de bien mesur­er ce que cela implique pour les familles habi­tant à Mar­seille, nous rap­pelons qu’au cours de l’année sco­laire 2018/2019, près d’un con­vive sur 3 a été con­cerné par le demi-tarif (14 647 familles) ou la gra­tu­ité (1265 familles) dans le pre­mier degré (source CCSPL du 18/11/19). Nous savons que pour ces familles le repas à la can­tine per­me­t­tait aux enfants de manger un repas com­plet 4 fois par semaine.

Par ailleurs, nous ne pou­vons ignor­er que les revenus de ces familles sont issus la plu­part du temps d’activités pré­caires ren­dues impos­si­bles depuis le con­fine­ment les pri­vant ain­si de leurs ressources. Com­ment pré­ten­dre met­tre en place la con­ti­nu­ité péd­a­gogique dans des secteurs où la sécu­rité ali­men­taire n’est pas assurée ?

Face à cette détresse et au manque de réac­tiv­ité des insti­tu­tions, la sol­i­dar­ité s’organise, dans les quartiers, grâce au tis­su asso­ci­atif, aux équipes péd­a­gogiques, aux par­ents d’élèves, aux volon­taires. Ce sont une fois de plus les asso­ci­a­tions et les indi­vidus qui per­me­t­tent de gér­er l’ur­gence, urgence aggravée par le déman­tèle­ment orchestré des ser­vices publics. Les cagnottes fleuris­sent, les points de col­lecte, les partages, les dons, les ini­tia­tives per­son­nelles d’entraide : les uns cousent des masques, les autres font les cours­es pour les plus dému­nis, cha­cun donne du temps, de l’argent, du sou­tien, mais la sit­u­a­tion néces­site que les pou­voirs publics pren­nent la mesure de leurs respon­s­abil­ités et répon­dent aux besoins les plus élé­men­taires des habi­tants de Mar­seille.

Il sem­blerait que depuis quelques jours un recense­ment des familles en dif­fi­culté ait été entre­pris sur Mar­seille, enfin ! L’aide ali­men­taire et la mise à l’abri des per­son­nes con­cernées seraient en cours. Nous ne pou­vons que saluer ces annonces mais force est de con­stater que d’une part l’in­for­ma­tion cir­cule mal et de nom­breuses per­son­nes n’ont pas con­nais­sance des dis­posi­tifs mis en place et d’autre part les effets sur le ter­rain demeurent large­ment insuff­isants et de nom­breux secteurs ne sont pas pris en charge. Com­ment peut-on accepter que la 2ème ville de France tarde tant à organ­is­er une véri­ta­ble cel­lule de crise pour met­tre en place les moyens humains et matériels néces­saires pour assur­er la sécu­rité ali­men­taire, le loge­ment et la con­ti­nu­ité péd­a­gogique de TOUS ses habi­tants.

Aujourd’hui nous sommes indignés parce qu’il est incon­cev­able que cha­cun de nous donne ce qu’il peut, ce qu’il a, tout en cul­pa­bil­isant de ne pas faire assez ou de ne pas pou­voir don­ner à tout le monde, incon­cev­able de penser que dans cer­tains secteurs faute d’ini­tia­tives indi­vidu­elles, aucune cagnotte ou organ­i­sa­tion de sol­i­dar­ité ne sera mise en place et que des gens souf­frent. La ges­tion de cette sit­u­a­tion est prise à bras-le-corps par les habi­tants de Mar­seille, mais que font leurs élus ?

Nous récla­m­ons que les respon­s­ables poli­tiques et insti­tu­tion­nels s’emparent de la ques­tion et agis­sent en con­séquence.

Col­lec­tif de écoles de Mar­seille – Col­lec­tif des écoles publiques du 3ème, Col­lec­tif des Habitant.e.s Organisé.e.s du 3ème — Syn­di­cat des Quartiers Pop­u­laires de Mar­seille – CGT Ter­ri­to­ri­aux Ville de Mar­seille – Sud Edu­ca­tion 13 – FSU 13 – SNUIPP 13 — CNT 13 – CGT Educ’Action 13

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