Rouge, blanc, vert, les trois couleurs de cette saison 2019 automne-hiver. Comme en écho au peuple algérien, les habitants du Liban sont descendus dans la rue depuis plus de 15 jours maintenant. De Beyrouth, en passant par Tripoli au nord ou encore Nabatieh au sud, de partout, les chants de la révolte résonnent, réclamant plus de respect, moins de corruption, sur des notes d’espoir.
En partenariat avec le média libanais indépendant Labneh&Facts, nous publions des témoignages de ces libanais et libanaises qui se mobilisent. Ils et elles expriment les raisons de leur colère, ce qui les a poussés cette fois-ci à prendre la rue. Une première collaboration entre nos deux plateformes, en prémice à un projet plus large que nous vous présenterons bientôt… mais chut, tout d’abord la parole est aux Libanais·e·s.
“Avant les manifs, mon groupe et moi voulions désespérément quitter le pays ! On n’en pouvait plus. On pensait qu’on avait pas d’autre choix, que la mentalité des Libanais ne changerait jamais. Car après tout, nous, Libanais, étions le problème, c’est nous qui avons conduit à ces leaders. Il fallait nous changer nous-mêmes avant de changer les politiciens.
Mais à partir du second jour quand les pneus ont arrêté de brûler, et que j’ai vu un tel réveil chez les Libanais, c’était magique ! Ça nous a redonné tellement d’espoir.”
Bassem, 42 ans, musicien — la suite sur Labneh&Facts
“Pourquoi je devrais être obligée de quitter mon pays et aller vivre ailleurs pour jouir de mes droits élémentaires ? !
Non, je ne veux pas partir, je ne veux pas vivre loin de mes parents et de mes amis. Je veux rester et avoir une vie normale ici! Je veux que tous mes droits me soient garantis ici pour ne pas que j’aie à voyager“.
Lama, 19 ans, étudiante en infirmerie.
D’autres témoignages sur Labneh&Facts
“Je suis venu spécialement de Dubai pour manifester! Quand j’ai entendu parler de la Révolution, au début je n’y croyais pas vraiment. Je pensais que c’était juste une colère temporaire. (…) Mon rêve est de pouvoir rentrer vivre dans mon pays. Mais je sais que pour que ce soit possible j’ai besoin d’un minimum : ce que je gagne à l’étranger, même un peu moins si c’est viable. Et pas seulement le salaire mais aussi la base : 24 heures d’électricité par jour, une connexion Internet décente : toutes ces choses qu’on n’a pas besoin de demander ailleurs dans le monde.
Quand je suis arrivé à Beyrouth, le 5ème jour de la Révolution, j’ai vraiment commencé à avoir de l’espoir: tous les Libanais sont unis au-delà de leurs différences.”
Adib — 29 ans — Dubaï — la suite de son témoignage sur Labneh&Facts
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