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Entre­tien avec le Prési­dent de la Fon­da­tion ACM Vin­cent Garces Ramon. La Fon­da­tion dont le siège est à Valence en Espagne fête ses 10 ans en 2019. Il revient sur les enjeux au cœur de la Méditer­ranée et les objec­tifs de ce réseau citoyen qui réu­nit des cer­cles dans 20 pays de la Méditer­ranée.

Qu’est-ce que la Fon­da­tion ACM ?
Elle réu­nit des groupes de citoyens, les cer­cles, dans tous les pays méditer­ranéens. Elle est née de la volon­té de con­stru­ire un réseau capa­ble de met­tre à l’agenda un espace méditer­ranéen pas seule­ment géo­graphique ou his­torique mais aus­si poli­tique et humain, avec la néces­sité affir­mée de tenir compte de cet espace pour la con­struc­tion à venir.
Le dernier cer­cle vient d’être lancé récem­ment à Sara­je­vo. La fon­da­tion est donc présente dans tous les pays de la Méditer­ranée, sauf en Libye car les con­di­tions ne sont pas réu­nies.

Chaque cer­cle développe ses pro­pres capac­ités pour per­me­t­tre de se réu­nir et de s’auto-organiser afin de pro­mou­voir des actions dans l’espace ter­ri­to­r­i­al méditer­ranéen.

Le siège de la Fon­da­tion est instal­lé à Valence mais notre visée est régionale. Nous sommes égale­ment en rap­port avec les insti­tu­tions poli­tiques supra nationales ; par exem­ple la fon­da­tion est mem­bre obser­va­teur de l’assemblée par­lemen­taire méditer­ranéenne.

Quels sont les moyens d’actions des cer­cles de citoyens de la fon­da­tion ?
Les moyens mis en œuvre par la Fon­da­tion sont les suiv­ants : un réseau de citoyens engagés qui s’établit aujourd’hui dans 28 cer­cles, de 28 villes dans 20 pays de la Méditer­ranée avec un objec­tif com­mun : pro­mou­voir la cul­ture du dia­logue, le respect mutuel et la recon­nais­sance de la diver­sité à l’intérieur de la région.

Le but est aus­si de con­stru­ire des pos­si­bil­ités d’actions et de propo­si­tions citoyennes en lien avec la vie de tous les citoyens et en rap­port avec les insti­tu­tions et les poli­tiques.

La 8ème ren­con­tre des cer­cles aura lieu en novem­bre prochain à Barcelone. Les thèmes abor­dés sont à chaque fois dif­férents. Ces ren­con­tres don­nent l’occasion de s’écouter et de faire des propo­si­tions avec des experts ou des représen­tants d’institutions publiques. De ces ren­con­tres nais­sent des plaidoy­ers, des propo­si­tions qui sont trans­mis­es dans le réseau et aux insti­tu­tions.

Quels sont les prin­ci­paux enjeux en Méditer­ranée ?
Les préoc­cu­pa­tions de la fon­da­tion tour­nent autour de notions cen­trales :
- la guerre, la paix, les con­flits, et notam­ment les con­flits non réso­lus dans la région comme celui entre la Pales­tine et Israël, Chypre ou le Sahara occi­den­tal. Une ren­con­tre à ce sujet s’est d’ailleurs tenue à Istan­bul.
Il est aus­si ques­tion des nou­veaux con­flits ; Syrie, Libye, Égypte, Algérie. La paix n’est pas réelle en Méditer­ranée ; c’est un espace mil­i­tarisé et un théâtre d’affrontements.

- les iné­gal­ités sociales et économiques ; entre le nord et le sud et à l’intérieur même des pays. Des réal­ités qui peu­vent expli­quer une par­tie des migra­tions comme des guer­res ;

- l’environnement ; la mer Méditer­ranée étant la mer la plus pol­luée du monde, com­ment pou­vons-nous aider à lut­ter con­tre le réchauf­fe­ment cli­ma­tique ? Cette préoc­cu­pa­tion explique notam­ment le sou­tien de la Fon­da­tion à l’AJCM depuis sa créa­tion (lien) ;

- Les femmes et les jeunes ; lut­ter con­tre les dis­crim­i­na­tions, faciliter l’information, l’é­d­u­ca­tion et la mobil­ité.
Finale­ment, notre objec­tif est de faciliter les échanges d’expérience et la con­nais­sance entre les cer­cles. Il s’agit aus­si de ren­dre vis­i­ble le fait qu’il est pos­si­ble de se réu­nir mal­gré nos dif­férences et de faire des propo­si­tions com­munes à des­ti­na­tion des insti­tu­tions publiques.

Quels sont les rap­ports de la fon­da­tion avec les insti­tu­tions, avez-vous l’impression d’être enten­du ?

Les insti­tu­tions réagis­sent de manière dif­férente, mais générale­ment elles sont encore assez dis­tantes et leur agen­da poli­tique par­fois éloigné des actions demandées par les citoyens. Cela explique la dif­fi­culté de recon­nais­sance publique de leurs actions et de leur légitim­ité alors que leur légitim­ité devrait venir des citoyens directe­ment. Car finale­ment d’où vient le pou­voir ? Des citoyens.

L’actu de la FACM

Prochaine ren­con­tre des cer­cles en octo­bre à Naples autour du thème : « Héritage citoyen­neté et pat­ri­moine cul­turel en Méditer­ranée ».

Par ailleurs, la Fon­da­tion vient de pub­li­er son rap­port d’ac­tiv­ité 2018.

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