En ce début d’année, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a indiqué à la France qu’elle avait atteint certaines limites, pointant la loi sur la sécurité intérieure qui s’accompagne de restrictions des libertés individuelles et d’arrestations musclées et parfois arbitraires. Il vise également la surpopulation en milieu carcéral et la non reconnaissance des droits des migrants et des mineurs isolés prévues par les textes de loi.
En France, la mobilisation citoyenne la plus importante depuis quelques années est sans doute celle réunit autour des migrants qui arrivent illégalement sur le territoire depuis l’Italie et l’Espagne. Nous sommes allés à la rencontre de citoyens engagés qui apportent leur aide et leur professionnalisme, là où l’État français ne répond pas à ses engagements.
Les structures d’accueil et d’orientation n’ont pas été mises en place de façon durable, mettant en danger ces personnes qui vivent entre la rue et des logements de fortune. Nombreux sont ceux qui essuient un refus suite à une demande d’asile, ils demeurent sans statut et restent dans la clandestinité durant de nombreuses années. Les mesures prises dans les gendarmeries et commissariats de police encouragent la traque et non l’accueil, les mettent devant la justice, les renvoient dans leur pays ou dans le premier pays « d’accueil » comme le prévoient les nouvelles circulaires émises en décembre alors que les précédentes donnaient le droit aux migrants de faire leur demande d’asile en France de façon systématique.
A Briançon le collectif « Tous migrants » organise des maraudes dans les passages montagneux les plus dangereux entre l’Italie et la France. Alain, accompagnateur de montagne témoigne. A Marseille, quatre avocates en droit des étrangers doivent braver chaque jour des difficultés liées aux manquements des institutions pour défendre les mineurs isolés.
Ce que dit la loi
Les 4 et 12 décembre 2017 : Deux circulaires co-signées des ministères de l’intérieur et de la cohésion des territoires instaurent des procédures de recensement et d’évaluation des personnes sans abris ou hébergées à raison de leur nationalité et de leur statut administratif.
Circulaires émises par le ministère de Gérard Collomb,à l’intention des préfets.
Selon les organisations de défense des droits des migrants :
“La première circulaire vise à augmenter leurs objectifs d’éloignement des personnes déboutées, ou dublinées (un demandeur sur deux).
La deuxième circulaire doit permettre aux autorités de contrôler la situation administrative des personnes dans les centres d’hébergement d’urgence.”
Les organisations humanitaires de terrain comme Emmaüs et Médecins Du Monde ont quitté la réunion avec le ministre de l’intérieur et des Territoires.
Rapport du Conseil des droits de l’homme pour la France : http://www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=22576&LangID=F
“La France maltraite-t-elle ses migrants ?” : https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/du-grain-a-moudre-lundi-29-janvier-2018